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L'Histoire de la Masso-Kinésithérapie
Des Origines Anciennes aux Réformes Modernes
La masso-kinésithérapie, telle que nous la connaissons aujourd’hui, est le résultat de siècles d’évolution et de transmission de savoirs sur le corps humain, le mouvement et la santé. En tant que kinésithérapeute spécialisée en posturologie et formée aux pratiques taoïstes, je vous propose de plonger dans l’histoire fascinante de cette discipline.
Des Racines Anciennes et Universelles
Pratiques et philosophie taoïste
Dès 2700 ans avant J.-C., des écrits taoïstes mentionnent l’importance des postures, du contrôle de la respiration et de l’harmonie du corps et de l’esprit pour préserver la santé (1).
Les sages taoïstes, à travers leurs enseignements, insistaient sur l’impact de ces pratiques non seulement pour maintenir la vitalité, mais aussi pour renforcer l’harmonie intérieure et prévenir les maladies. Leurs écrits décrivent comment des postures correctes et une respiration maîtrisée peuvent influencer positivement les flux d’énergie vitale, ou « Qi », à l’intérieur du corps, favorisant ainsi un état de bien-être et de longévité.
Ces principes, qui ont traversé les âges, sont à la base de nombreuses pratiques de santé et de bien-être actuelles. Ils ont introduit une approche globale de la prévention, encore présente aujourd’hui dans des disciplines comme la médecine chinoise, le yoga et même la kinésithérapie.
Médecine et philosophie gréco-latine antique
L’Antiquité grecque et romaine, quant à elle, a vu l’émergence des premières formes de thérapies physiques utilisées pour promouvoir la santé et la guérison.
Les Grecs, pionniers en matière de santé, considéraient que le corps et l’esprit devaient être en harmonie pour atteindre l’équilibre et le bien-être. A titre d’exemple, Hippocrate souvent appelé « père de la médecine » préconisait des massages avec des huiles et des herbes pour soulager les douleurs musculaires, améliorer la circulation sanguine et restaurer l’énergie du corps.
Chez les Romains, ces méthodes ont été adoptées et perfectionnées, notamment dans les thermes, où l’eau, la chaleur, et le massage étaient utilisés pour revigorer le corps. Les gladiateurs romains bénéficiaient de soins spécifiques pour récupérer des combats, incluant des massages et des exercices pour renforcer leurs muscles et réduire les blessures. Ces pratiques étaient intégrées dans la culture et visaient non seulement à soigner, mais aussi à renforcer le corps pour mieux faire face aux épreuves physiques.
Ainsi, l’Antiquité gréco-romaine a jeté les bases des thérapies physiques modernes, en montrant l’efficacité des exercices et des massages pour promouvoir la santé et favoriser une guérison complète. Ces traditions de soin, héritées de la philosophie antique, continuent d’influencer la kinésithérapie et les pratiques de rééducation actuelles, où l’on cherche encore à rétablir l’équilibre entre le corps et l’esprit pour une santé optimale (2).
Le XIXe Siècle : L'Avènement de la Gymnastique Médicale
Au début du XIXe siècle, un maître d’armes suédois nommé Pehr Henrik Ling développe une méthode novatrice basée sur des exercices physiques progressifs et adaptés, qu’il nomme gymnastique médicale (également connue sous le nom de gymnastique suédoise).
S’inspirant de sa pratique de l’escrime et des techniques de massage chinois (Tui Na) enseignées par son ami Ming, il élabore une approche visant à promouvoir la santé et à prévenir les maladies (3). Sa méthode met l’accent sur le développement de la force, de la flexibilité et de la coordination, tout en respectant les besoins individuels de chaque personne.
La méthode de Ling dépasse rapidement les frontières de la Suède et influence profondément la pratique de la gymnastique médicale en France, en Allemagne et dans d’autres pays européens. Elle contribue à poser les bases d’une approche thérapeutique du mouvement, jetant ainsi les fondements de la kinésithérapie moderne telle que nous la connaissons aujourd’hui.
L'Inauguration de l'École Française d’Orthopédie et de Massage
En 1889, la France marque un jalon avec l’ouverture de l’École Française d’Orthopédie et de Massage (EFOM), qui regroupe les connaissances en gymnastique et en techniques de massage. Cette institution, agréée officiellement en 1925, devient un pôle de référence pour la formation et la structuration des pratiques thérapeutiques en France (4).
Première apparition du terme kinésithérapie
Le terme de kinésithérapie apparaît pour la première fois en 1847 dans l’ouvrage du Dr Georgi : « Kinésithérapie ou traitement des maladies par le mouvement selon la méthode de Ling et Branling » (5).
Il est formé à partir du grec ancien :
- μασsein / massein, « massage », qui signifie également “pétrir” ou “modeler”,
- κίνησις / kínêsis, « mouvement »,
- et θεραπεία / therapeía, « soin, traitement ».
Une particularité française puisque les autres pays lui préfèrent le therme de « physiothérapie ».
La Seconde Guerre Mondiale : Une Profession Réglementée
Avant la Seconde Guerre Mondiale, les activités de massage et de médecine physique étaient principalement exercées par des masseurs et des infirmiers, sans formation spécifique ni reconnaissance légale. La nécessité de soins médicaux pour les blessés de guerre a mis en avant l’importance de la kinésithérapie dans la rééducation fonctionnelle et la prévention des séquelles (6).
C’est ainsi qu’en 1946, l’État français reconnaît officiellement la profession et crée le diplôme d’État de masseur-kinésithérapeute (7). Il regroupe ainsi sous la même profession les masseurs-médicaux et les gymnastes médicaux.
En 2004, la création de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes vient renforcer la légitimité de la profession.
Évolution et Modernisation de la Formation
Le décret du 5 septembre 1989 allonge la durée des études à trois ans, reflétant la complexification des compétences nécessaires pour exercer. Entre 1991 et 2004, plusieurs évolutions réglementaires enrichissent le champ d’action des kinésithérapeutes, avec l’introduction du diagnostic masso-kinésithérapique et la reconnaissance de nouvelles missions telles que la prévention et la recherche.
* Le Bilan Diagnostic Kinésithérapique (BDK) est un diagnostic masso-kinésithérapique obligatoire pour tout traitement kinésithérapeutique. Il s’agit d’un examen approfondi et systématique du patient, réalisé par un masseur-kinésithérapeute, qui vise à recueillir le maximum d’informations sur la pathologie, les symptômes, les limitations fonctionnelles et les objectifs de rééducation.
La formation en masso-kinésithérapie se distingue par une solide expertise en anatomie humaine et en biomécanique. Les connaissances englobent les systèmes respiratoire, cardiovasculaire, musculosquelettique et neurologique. Les études couvrent les pathologies affectant ces systèmes ainsi que leurs traitements, qu’ils soient médicaux, chirurgicaux ou kinésithérapiques, dans le cadre de la médecine hospitalière et ambulatoire.
La Réforme de 2015 : Vers un Modèle Universitaire
Depuis 2015, la masso-kinésithérapie s’inscrit dans le cadre du système LMD (Licence-Master-Doctorat), alignant la formation sur le modèle universitaire européen. Cette réforme exige la validation d’une année de licence avant l’accès à la formation de masseur-kinésithérapeute, assurant ainsi une meilleure préparation académique et une approche plus holistique des soins (8).
Quel parcours pour devenir kiné aujourd'hui en France ?
Après le bac, plusieurs parcours vous permettent d’accéder aux études de masso-kinésithérapie (9) :
- La première option pour faire des études de kiné peut être le Parcours spécifique accès santé (PASS) dans une université disposant d’une faculté de santé.
- Il est aussi possible de passer par une Licence avec option « Accès Santé » (L.AS) ou une première année de Licence en Biologie
- Les plus sportifs choisiront de faire une première année de licence en Sciences et Technique des Activités Physiques et Sportives (STAPS)
Une fois la première année validée, vous pourrez intégrer un Institut de formation en masso-kinésithérapie (IFMK) pour les 4 ans de formation en kinésithérapie.
Pourquoi Découvrir l'Histoire de la Masso-Kinésithérapie ?
L’histoire de la masso-kinésithérapie révèle une évolution constante en quête d’amélioration et de reconnaissance. Pour mes patients en région toulousaine et au-delà, comprendre ces racines permet de saisir la richesse de la pratique et de mieux apprécier l’engagement des professionnels dans leur quête de soin, de prévention et de bien-être.
Je vous invite à explorer ces dimensions historiques et à enrichir votre perspective sur le soin physique. Si vous souhaitez en savoir plus sur l’impact des pratiques anciennes comme le taoïsme sur la kinésithérapie moderne, n’hésitez pas à me contacter ou à visiter mon cabinet pour une consultation personnalisée.
Le Taoïsme propose une approche holistique de la santé, qui considère le corps, l’esprit et l’environnement comme interdépendants. Cette perspective a influencé les pratiques de kinésithérapie moderne, qui se concentrent sur la prise en compte de l’ensemble du système énergétique et physique du patient, plutôt que sur une approche réduite à une partie du corps.
Articles suggérés :
Références
- WIKIPEDIA. Kinésithérapie. https://fr.wikipedia.org/wiki/Kin%C3%A9sith%C3%A9rapie
- EM CONSULTE. Histoire des savoirs et des pratiques en kinésithérapie. https://www.em-consulte.com/article/188834/histoire-des-savoirs-et-des-pratiques-en-kinesithe
- CFDRM. http://www.cfdrm.fr/CV_Pehr_Henrik_Ling.htm
- Emergence de la Kinésithérapie en France à la fin du XIXème et au début du XXème siècle. Une spécialité médicale impossible. Genèse, acteurs et intérêts de 1880 à 1914. Jacques MONET. Thèse pour le doctorat en sociologie. Professeur des Universités Paris I – Panthéon-Sorbonne.
- IFRES de Normandie. https://www.ifres-alencon.com/institut-de-formation-masso-kinesitherapie/historique/
- Collège National de la Kinésithérapie Salarié. https://www.cnks.org/historique/
- Conseil de l’Ordre des Masseur-kinésithérapeutes de Nouvelle Aquitaine. https://nouvelleaquitaine.ordremk.fr/histoire-de-lordre/
- https://www.etudes-kine-allemagne.fr/histoire-kinesitherapie/
- Site Internet Letudiant : https://www.letudiant.fr/etudes/medecine-sante/quelles-sont-les-etudes-a-suivre-pour-devenir-kine.html